Une Approche Stratégique pour l'Optimisation des Procédés de Production
Comme pour 5S, l’approche Six Sigma vise à optimiser la sortie d'un processus, mais différemment d’une méthodologie qualificative telle que 5S, Six Sigma adopte une approche quantitative et statistique en se concentrant sur l'élimination des pertes/défectuosités au cours des procédés qui mènent au produit final. En termes statistiques, la valeur Sigma représente un écart-type représenté par la lettre grecque sigma (σ), en réduisant l’écart-type, on peut réduire le nombre de produits non conformes. En ce qui concerne les procédés de fabrication, il s'agit techniquement de réduire le taux d’erreurs de la chaîne de production de manière à obtenir moins de 3.4 éléments défectueux par million, ni plus ni moins que la perfection. Dans la pratique, la méthode Six Sigma est conçue pour uniformaliser une démarche par laquelle une organisation évalue statistiquement et méthodiquement divers facteurs interdépendants lors de la production d'un «produit» dans le but de réduire ou d'éliminer les instabilités pouvant se produire en cours de route.
Le Modèle DMAIC
Le Modèle DMAIC est un outil de gestion pour améliorer la qualité de manière continue et pour optimiser les processus déjà existants. L’acronyme désigne 5 étapes.
Définir - Définir les objectifs, il s’agit de savoir décrire à la fois les objectifs et les variables donc de bien comprendre le procédé et ses problèmes potentiels
Mesurer - Mesurer l’ampleur du problème grâce à des outils de mesure à même une collecte exhaustive de toutes les données pertinentes du procédé et une évaluation statistique de l'état actuel des performances
Analyser - L'analyse des données statistiques générées dans l'étape Mesure et l'application d'outils mathématiques et statistiques pour comprendre ces données révèlent l’existence des variations des procédés et permettent alors de comprendre comment les variations nuisibles peuvent être réduites ou éliminées et d’envisager, puis d’expérimenter des solutions concrètes pour parvenir à ce but.
Innover (de l’anglais Improve) c’est plutôt Améliorer en français - C’est à cette étape que sont mises en place les solutions au problème dans le but de l’éradiquer, car une fois que les défectuosités sont identifiées et déterminées comme étant courantes dans le processus et deviennent donc des données statistiques aberrantes, des améliorations peuvent être proposées. Des expériences sont alors conduites pour évaluer des solutions possibles en impliquant d'autres variables du processus pour finalement identifier la solution optimale.
Contrôler- Pour que cette approche méthodologique complexe ait une valeur durable, l’étape de contrôle s’assure que les procédés demeurent pertinents en exigeant une revue périodique et systématique des données au cours de ces procédés pour vérifier que les données répertoriées soient toujours exactes et que les résultats/produits/performances des procédés rencontrent les normes d’excellenece attendues.
Modèle DMADV
La méthodologie DMADV, aussi connue sous le nom de DFSS («Design For Six Sigma») est une méthode adaptée à une approche Six Sigma pour le développement de nouveaux produits, procédés ou technologies.
Définir - Encore une fois, la portée et l'objectif (s) du projet de développement sont définis à cette étape.
Mesurer - À cette étape, les paramètres et les variables sont mesurés, en plus des attentes du client pour le produit, des capacités et des limites des procédés de production et des risques.
Analyser - Examiner et évaluer une variété de possibilités pour atteindre l'objectif prédéfini.
Désigner- L'avenue est sélectionnée parmi plusieurs telle que révélée lors de l’étape Analyse.
Vérifier - Démontrer la validité du choix d’avenue en vérifiant la pertinence de celle-ci à l’aide d’un essai ou d’un projet-pilote pour ensuite commencer la production à grande échelle si le projet pilote a été probant.
Lean Six Sigma
Au fur et à mesure que l’approche Six Sigma faisait son chemin auprès de diverses compagnies, ces dernières sont venues à combiner cette méthode de fabrication à d’autres outils de gestion éprouvés par la Méthode de Gestion Lean (Gestion allégée/ Gestion optimisée / Gestion au plus juste) conduisant à une philosophie hybride de gestion pour chaîne de production : Lean Six Sigma. Selon cette philosophie hybride le modèle de gestion Lean, qui met l’accent sur la minimisation des ressources spatiales et temporelles facilement observables utilisées lors de la production de grandes quantités de biens de bonne qualité et à un moindre coût, se combine avec la méthodologie empirique Six Sigma qui cherche à éliminer les défauts du produit.
À bien y penser, la combinaison de ces deux méthodologies est logique car à la base chacune attaque le problème du gaspillage d'une perspective différente. Alors que la méthode Lean vise à optimiser le processus de production en favorisant l'efficacité des paramètres temps, mouvement ou tout autre variable physique et temporelle qui est facilement observable, le processus Six Sigma développe une base de connaissances nécessitant l’intervention d’analystes rigoureux et spécialisés sachant extraire les informations pertinentes des données recueillies.
Finalement, le modèle Lean Six Sigma a toutes les apparences d’offrir le «meilleur des deux mondes» puisqu’il permet deux perspectives bien distinctes : une gestion Lean qui se concentre sur l'élimination du gaspillage et l'efficacité tandis que Six Sigma se concentre sur l'élimination des défauts de production et la réduction de la variabilité, mais les deux modes d’action conduisent à une spectaculaire réduction du gaspillage et à une augmentation de la valeur, caractéristique pour laquelle, bien sûr, le client est prêt à débourser.